Philipp Kurashev semble s’améliorer chaque fois qu’il joue. Aujourd’hui, ses tirs et ses manœuvres lui ont permis d’inscrire trois autres buts dans la victoire de 4-0 de la Suisse contre le Danemark.
Pour la Suisse, c’est maintenant mission accomplie. Son gain lui assure une participation aux quarts de finale, qui débuteront le 2 janvier.
« C’est une grosse victoire », a affirmé Kurashev. « C’était l’un de nos matchs les plus importants. Je suis très content. Tout le monde s’attendait à ce qu’on gagne, et c’est ce qu’on a fait. On passe maintenant en quart de finale et on souhaite poursuivre sur cette lancée et regarder vers l’avant. »
Luca Hollenstein a stoppé 21 tirs des Danois pour signer le jeu blanc.
Après trois matchs, ils ont encaissé des revers de 14-0, de 4-0 et de 4-0. Ils n’ont aucun but en 13 avantages numériques.
Aucune équipe n’a jamais marqué en ronde préliminaire depuis que le tournoi des M20 a adopté son format actuel en 1996. À cinq reprises, une équipe n’a obtenu qu’un but, les Allemands étant les derniers à s’être ajoutés à cette statistique, en 2005.
« Ils ont profité de leurs occasions », a dit l’avant danois Phillip Schultz. « On a eu nos propres chances en début de match, sans parvenir à marquer, et à la fin de la rencontre, on a frappé la barre horizontale alors que le filet était désert. Si on veut rivaliser avec les meilleures équipes, on doit marquer. Autrement, c’est difficile de gagner des matchs. »
Comble du malheur, les Danois ont pourtant bien joué aujourd’hui, mais le gardien de but suisse Luca Hollenstein a été intraitable devant son filet. À l’avant, Philipp Kurashev a inscrit trois buts et compte désormais six points, dont cinq buts, deux totaux pour le tournoi qui surpassent ceux de Maxime Comtois par un dans les deux cas et qui le placent ainsi au premier rang à ces chapitres.
« On a obtenu notre billet pour les quarts de finale, mais il nous reste un match important demain contre la Russie », a souligné le défenseur Simon le Coultre. « C’est sur cette rencontre qu’on doit se concentrer pour l’instant. »
« Notre objectif était d’atteindre les quarts de finale, mais ça n’a pas été facile », a admis Christian Wohlwend, entraîneur-chef de la Suisse. « C’était notre pire match en trois rencontres jusqu’à présent. Nous avons fait beaucoup de revirements. Nous avons toujours de la difficulté à les battre. Ça ne nous arrive pas souvent d’avoir plus de talent que l’autre équipe. Normalement, nous tirons un peu de l’arrière comparativement aux meilleures équipes, mais lors des deux premiers matchs, nous avons été très bons et nous avons récolté un point, tandis qu’aujourd’hui, nous avons été plutôt moyens et nous avons eu trois points. Tout compte fait, nous sommes contents. »
Le match aurait peut-être pris une autre tournure si la rondelle avait bondi en faveur du capitaine danois Jonas Rondbjerg en première période. Il a obtenu trois occasions de marquer exceptionnelles, mais chaque fois, c’est Hollenstein qui a fini par avoir le dessus.
Sa meilleure occasion est survenue lorsqu’il s’est échappé en désavantage numérique, mais sa feinte n’a pas suffi pour tromper la vigilance du gardien.
C’est plutôt Kurashev qui a ouvert le pointage en avantage numérique à 8 min 51 s, jouant un peu de chance. Un tir de la Suisse a frappé un bâton devant le filet, pour ensuite aboutir sur le bâton de Kurashev. Rien n’allait l’empêcher de profiter de la cage abandonnée devant lui.
Il a ensuite porté la marque à 2-0 avec seulement 51,2 secondes à jouer à l’engagement. Cette fois, il s’est amené dans la zone privilégiée, où il a reçu une belle passe de Nando Eggenberger le long de la bande avant de décocher un tir voilé derrière Mads Soegaard, qui n’y pouvait rien.
Soegaard s’est surpassé tôt en deuxième période, volant coup sur coup Kurashev et Yannick Bruschweiler pour permettre aux siens de demeurer dans le match.
Toutefois, les Suisses ont accentué leur avance à 13 min 29 s lorsque Simon le Coultre, venu appuyer l’attaque, a accepté la passe de Justin Sigrist, pour ensuite loger le disque entre les jambières de Soegaard.
À quel point le Danemark a-t-il été malchanceux? Pendant un jeu de puissance en fin de période, Jakob Wittendorf a pu tirer vers un filet grand ouvert, mais la rondelle a frappé un bâton à l’avant, pour ensuite su buter mollement à la barre horizontale et demeurer en jeu.
Kurashev a obtenu son troisième du match à 1 min 38 s du dernier tiers, sur une séquence où il semblait destiné à marquer dès qu’il s’est emparé du disque au centre de la glace. Il a manœuvré pour traverser la ligne bleue avant de couper vers le centre et de battre Soegaard de patience afin de glisser la rondelle dans le filet. Il s’agissait véritablement de l’œuvre d’un marqueur naturel.
« Il a été incroyable pour nous aujourd’hui », s’est réjoui Wohlwend. « Il fait la différence pour notre offensive. Il s’impose comme meneur. Les joueurs exceptionnels font des jeux exceptionnels. C’est en grande partie grâce à lui si nous avons gagné le match. »
La foule enthousiaste de 10 279 partisans s’est rangée derrière la cause des Danois pendant une bonne partie de la troisième période, tentant de les encourager à marquer, en vain. Les Danois auront une autre chance, contre les Tchèques, de mettre fin à cette fâcheuse disette.